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LE MANEGE ENCHANTE - La suite (3)

Photo Franck IsérableDans le Sud, les mangeurs de terre disent souvent « je me suis bardé » ! Certains disent aussi que la glisse c’est l’apothéose, l’extase.
A la sortie de l’hiver, j’ai voulu savoir pourquoi les pilotes d’autocross travaillent autant pour quelques minutes, quelques kilomètres seulement. J’ai voulu ressentir un peu de ce grand frisson. Piou, je ne m’attendais pas à ça…
D’abord, il a fallut que mon super coatch (Henri ALBERO) fasse des rallonges de 12 cm aux pédales.
Ensuite il m’explique: ON/OFF - START – les vitesses ect.
La combinaison et les chaussons de Pauline (notre Paupau du 38) me vont impeccables, on dirait une vraie, j’adore  !  Puis la cagoule, le casque, le hans, les gants, là je me sens comme un cosmonaute. (tu m’étonnes, je me prépare pour d’autres cieux !) Mon coatch tend mes harnais, là je le fixe dans les yeux et je lui dit « dé-serre »  ! Je commence à me demander pourquoi je n’ai pas fermé ma g…..


Je vous épargnerais le détail des mes essais dans le manège (1.06 ce serait trop long à raconter !). Première manche, l'angoisse d'avancer dans l’arène avec ces fous du volant, pourvu qu’ils ne me mettent pas un tour, la honte ! Tu parles Charles, au 3ème tour, Thomas Aumage par la gauche, Jérôme Plantier par la droite, piou quel courant d’air! Et puis tant qu’à faire, Dominique Thévenin aussi passe à toute allure. Ils m’ont bien charrié les gars : « accélère », « provoque-le », « mets le au rupteur », « tu accélères à fonds puis tu freines un bon coup sec et tu soudes ! Là, tu maitrises ta glisse, ça va tout seul et tu te régales ».  Accélère! accélère! chui à fonds moi ! Tu soudes, tu soudes, ils vont bien eux, je voudrais pas me retrouver soudé dans mon lit !
Alors tant pis, 2ème manche, je soude, je mets au rupteur (un peu trop selon mon coatch), 2 ou 3 mini-glisses et je passe en dessous de la minute : 0.56 seconde au tour ! Oui m’ssieur, 10 secondes de moins! Qui peut se venter d'améliorer son temps de 10 secondes dans le we ? Hein ! Qui ?  D’ailleurs, dans cette manche là et la suivante, personne ne m’a pris un tour, j’ai eu chaud c’est vrai, mais ils ne m’ont pas mis un tour ! L'honneur est sauver.  Alors j’ai fais coucou à la foule en délire qui m’acclamait  (enfin je crois!).
Je garderais longtemps en mémoire 2 formidables sentiments :
- Les départs : on se place sur la grille de départ, je tends mes harnais, je tire le roll off une fois, je surveille les commissaires qui ont le fameux drapeau vert à la main pour dire que la piste est ok à leur poste. Puis je regarde l’attitude du commissaire de départ qui va tendre son drapeau vert pour annoncer le flash et là, un œil sur lui et un œil sur le feu encore éteints ; les yeux rivés sur le feu, il ne faut pas cligner des yeux, surtout pas. La vitesse enclenchée, j’accélère sans interruption, le bruit est enivrant, mes yeux voient le rouge, je lâche tout, et c’est parti !
Ouhawoo, cet instant est unique.
-Les regards qui en disent long : je me souviens de tous ces regards de soutiens, d’encouragements, de « bonne chance ! ». Les acteurs communiquent entre eux avec leurs yeux. Il faut dire qu’il n’y a que ça qui dépassent de leur habit de lumière. On attend en pré-grille, on se regarde en clignant des yeux pour dire qu’on est prêt; Le commissaire vous place en vous regardant droit dans les yeux qu’ils clignent pour dire « ok, tout va bien se passer pour toi».En fin de course on croise des regards de félicitations ou de déceptions, un clin d’œil ou même les deux remplacent les mots.
En tout cas, qui veut, n’est pas pilote. Ces deux jours sont très fatiguant, stressant avec des émotions en haut, en bas, on s’arrête et on repart. Il faut avoir une vraie force de caractère et être un vaillant. Dernière chose, plus jamais je ne crierais du bord de la piste « Accélère ! » Bravo à tous les pilotes de sprint-car et d’autocross, du premier au dernier vous êtes de sacrés personnages ! Respect.