Il était bien détendu Olivier Dufour ce weekend. Apparemment insensible à la pression que tout être humain serait en mesure de ressentir avant une telle échéance, il a mené sa barque "normalement", comme une course "normale", comme un mec « normal », tout au long des essais et de ses trois manches qualificatives. Quand il se présente sur la grille de départ il est concentré, conscient de l'enjeu et de ce qu'il doit faire: Gagner! S'en suivent sept tours "de folie", harcelé un long moment par son rival Ondrej Musil, il ne faibli pas, ne failli pas et s'impose dans une effervescence et sous les applaudissements de ce super public passionné venu en nombre. Quelques "donuts" dont il raffole, il salue les spectateurs, puis, le tour d'honneur, en ne manquant pas de toucher, presque caresser, cette machine, comme pour la remercier de sa fidélité. L'émotion est intense, les larmes sont de joie, et le podium, que dis-je le plus beau  podium de l'année pour tous les amoureux de l'Autocross clôture cette saison de rêve pour le pilote Alpha Racing.
16 après l'allemand Peter Mücke, Olivier Dufour impose dans ce très relevé championnat d'Europe des 1600, une machine à moteurs de motos. Il y a toujours cru, dur comme fer, dans ce montage qui en plus d'être efficace, beaucoup moins onéreux et qui n'avait séduit que quelques initiés. Avec ce titre, il devient aussi, et c'est la cerise sur le gâteau, le premier français champion d'Europe de la catégorie la plus disputée, peut être la plus difficile de cette superbe institution. Mais ses amis, Ladislav Hanak, ses collaborateurs, ses supporters savaient depuis toujours qu'Olivier Dufour avait le caractère, le mental, le talent et les tripes pour s'y éveiller. Il a fait mieux que cela, il s'y est imposé.  

Les habitués de ce championnat d'Europe ont relevés la tête à St Igny de Vers. La déculottée subie au printemps semble oubliée, et c'est avec plus de difficultés que nos représentants ont navigué. Tant mieux pour les spectateurs et pour le sport, car en Europe, rien n'est jamais acquis, il faut évoluer et se remettre en question à chaque épreuves. On en surveillait quelques uns comme Florent Tafani, qui malgré ce repos forcé de quelques mois, suite à la destruction de sa machine, était de retour. Bilan largement positif, malgré son abandon en finale, car il a été en permanence dans le haut du tableau.
La course de Thomas Anacleto, fut là encore positive, bien que relativement moins remarquée que l'an passé, (abandon en finale) il était attendu au tournant par quelques "spécialistes". L'échéance de Bourges pour l'obtention du titre de champion de France et la tête en 2012 y sont peut être aussi pour quelque chose...
Côtés surprises françaises, en division Buggy 1600, Jérôme Makhlouf s'est bien fait remarquer en s'imposant dans la première qualif du samedi et Bruno Guilliny qui fût combatif à souhait. Côtés prestations étrangères, Ondrej Musil malgré trois victoires en qualifs reste le dauphin de notre pilote préféré. Pour John Lagodny que l'on attendait comme le principal rival, ce fût la Bérézina, puisqu'il ne se qualifie même pas pour la finale A. Superbes prestations en revanche pour Christian Szabo, attention à lui en 2012, et Mathias Zeman qui adore la France et les Français, qui prennent les troisièmes et quatrième place finales. Démonstration de Vit Nosalek, qui, après des manches qualifs plus que moyennes, s'impose dans la finale B et clôture son meeting de St Igny de Vers par la cinquième place.
Dans la division Super Buggy là aussi, nos frenchies ont rencontré plus de concurrence qu'au printemps. Patrick Lavenu irrésistible en 2010, accroche la neuvième place difficilement.  David Anacleto bien dans le rythme et excellent dans le rôle de harceleur de service du toujours vert vétéran Jaroslav Hosek termine à une peu représentative huitième place. Laurent Fouquet, souvent victime de ses départs, reste englué dans le paquet en finale et « découvre les joies » des courses européennes en peloton. Il termine septième et meilleur français de la catégorie. Un regret dans le clan français pour Sébastien Dindeleux excellent et irrésistible quand le Mac2 fonctionne correctement. Objectif loupé mais encourageant pour Christophe Gengembre et son très observé, par les allemands, Gembo BMW. Weekend duraille, pour Christophe Rigaudière et Francis Warnier...
Côté européens, Bernd Stubbe est resté irrésistible, juste secoué, dans une qualif, par le champion 2009, Glenn Van Rosmalen en net progrès. Petr Bartos, Roman Kerka ont joué des coudes pour finir à ces places là et la surprise vient à quelques jours de la dernière épreuve de championnat d'Europe d'Alessandro Gallotta qui monte sur la seconde marche du podium.

En Junior Buggy, Maxim Rigaudière s'impose haut la main bien aidé par le dernier né de la famille Macip, le Barracuda. Gros spectacle, correct dans tous les cas, par rapport à ce que l'on a vu par le passé, en Touring Autocross. Nette victoire de Tamas Karaï, qui voit, enfin, le titre se rapprocher à grandes enjambées. Sympa la seconde place de Simon Peetoom avec sa superbe Skoda toute neuve. Soupe à la grimace en revanche pour Vaclav Fejfar qui lui voit le titre lui échapper à grande vitesse. Dommage pour Valentin Korshunov, opportuniste au départ de la finale mais bien secoué un peu plus tard par le même Fejfar et qui cherchait, le dimanche à 19h00, un carrossier pour passer la belle Fiesta au marbre avant de se rendre en Italie...

Le titre de champion de France largement mérité pour Sébastien Mercier clôture la rédaction de ce résumé. Belle victoire du trop rare, en championnat, Julien Isnard. Troisième place pour Guy Moreton malgré une 207 défigurée. Weekend noir de chez noir, à oublier, qui a dit encore, pour Jacques Moniot qui se fait piquer la troisième place au classement provisoire du championnat par Romuald Delaunay. Un petit mot sur l'emblématique Jack Brinet, venu à St Igny de Vers pour la piste, pour surtout supporter « Oliv » et la grande joie des européens, qui a eu du mal à trouver les boutons de son lave glace avant d'abandonner... Tu vieilli, Jack, tu vieilli...