Un peu d'histoire...
CHAMPIONNAT D’EUROPE.Créé en 1977 le championnat d’Europe d’auto cross est le fruit de quelques courses internationales aussi ponctuelles que rares qui se déroulaient au début de cette décennie. Le championnat est réservé à une seule catégorie monoplace et il faut attendre 1980 pour voir apparaître un classement pour les voitures de tourismes et encore 1987 pour la division 3A (monoplaces 1600). Longtemps avant un certain Michaël Schumacher, l’Allemagne possède déjà son champion. Avec 7 titres Européens, Willi Rösel devient le roi des années 80 et parmis les pilotes qui ont marqué la discipline, un Français, Jean Paul Vincendeau touchera 3 par trois fois le Graal. De nos jours, seul le Tchèque Petr Bartos semble bien parti, avec ses 4 titres, pour battre le record du « maître » Rösel. Le championnat d’Europe est surtout une affaire Tchéquo-Allemande. Très prisé en République Tchèque l’auto cross a ses mythes comme la piste de Nova Paka, vestige d’une autre époque et qui accueille encore énormément de spectateurs. Gagner sur cette piste reste une référence dans le microcosme de la discipline. Depuis quelques années maintenant, les pays baltes, Lituanie, Lettonie « sortent » des pilotes spécialisés dans la division 1 (tourisme), la division 3 et 3A étant « réservée » aux Tchèques, Allemands et Français. Question de culture sans doute…Les Français justement. Dominique Dubourg est le premier à rapporter la couronne dans notre pays et à montrer le chemin du succès. Jean Paul Vincendeau (voir plus haut) puis Francis Warnier feront de même en monoplaces et seul Fabrice Morize (Peugeot 205 turbo 16) l’emporte en 1992 dans la catégorie tourisme. Il est aussi à remarquer que bien peu de pilotes tricolores ont tenté l’aventure de la division 3A qui il est vrai, n’est pas une catégorie représentée en France. Alain Masson et Jean Pierre Martin n’en n’ont eu que plus de mérite…
CHAMPIONNAT DE FRANCE: Au débuts des années 60, des pilotes et organisateurs veulent donner un caractère plus sportif aux manifestations, certes spectaculaires, de stock-car, mais où les attaques directes sur les adversaires sont permises et où les voitures finissent souvent à la casse…1963: l’année de création du premier club d’auto-cross qui voit le jour à Barenton dans la Manche ainsi que la première réunion d’auto-cross. La F.F.S.M. (Fédération Française des Sports Mécaniques) s’occupe désormais de cette nouvelle discipline. 1964: le tout nouveau club de Bergerac (Dordogne) organise une compétition de même style avec des engins qualifiés de protos (en majorité des 4 CV). 1968: le club CAM CROSS basé à Lyon met sur pied des épreuves sur terre. Ses dirigeants Claude Crétin et Gérard Maurin créent une monoplace spécialement adaptée à ce type de compétition: le « Punch » une monoplace buggy. Dans le même temps, ils implantent un circuit permanent à St IGNY de VERS. 1969-1971: l ’Auto-cross se développe dans l ’hexagone: après Barenton, Bergerac, Ribérac, Nantes, Lyon viennent Bordeaux, Toulouse, Bagnères, La Souterraine, puis Angoulême, Marseille, Nice ou encore Nancy ou Vandeléville (Vosges). Les premiers buggys commencent à faire la loi face aux voitures de tourisme et se révèlent être l’arme absolue.
La reconnaissance d ’une discipline: 1971-1974: dès l’année 71, la F.F.S.A.(Fédération Française du Sport Automobile) décide de prendre l’Auto-cross sous sa coupe. La F.F.S.M. y voit une main basse car elle mise sur cette nouvelle discipline. Des tensions persistent tant au niveau d’une recherche de réglementation sportive que dans les rapports de force entre les deux fédérations. Pourtant un accord est conclu, accord débouchant sur la création d une ASA Auto-cross. Les épreuves se développent et attirent de plus en plus de spectateurs. Le spectacle est au rendez-vous d autant plus que des constructeurs se lancent dans l aventure en commercialisant leurs propres autos: ainsi Punch, Strakit, Buffalo ou encore Bam-cross, CR-cross et Bimbo-cross rivalisent de créativité. Très vite leurs buggys monoplaces au châssis tubulaire surclassent les Simca 1000, Dauphine, R8, NSU et VW… Un pneu à grosses sculptures est mis au point: c’est le bab-cross créé par René Baboulin. Que se soit en catégorie 1000cm3 ou 1300cm3, seules cylindrées admises, l ’auto-cross plaît de plus en plus et le nombre de participants ne fait qu’augmenter.1973: l ’Auto-cross trouve écho dans la presse nationale spécialisée. La revue « Rallye » parle régulièrement de l ’Auto-cross et tente de mettre au point en 74 un trophée National. Mais en période de crise pétrolière, le ministre des sports refuse le projet. L ’Auto-cross manque son rendez-vous avec ce qui devait être un tremplin: mais ce n’est que reculer pour mieux sauter...
Les lettres de noblesses de l ’Auto-cross: 1974: bien que tué dans l’oeuf, le projet de Trophée National d’Auto-cross a le mérite d’avoir réuni les principaux dirigeants des clubs français. Les échanges des différents points de vue lors des réunions préparatoires mettent en évidence la nécessité d’unifier les règlements en-cours. L’intérêt général d’une discipline structurée est mis en évidence et les dirigeants y travaillent. Cela conduit, lors de l ’Assemblée Générale de la F.F.S.A. du 3 février 74 à une première victoire: l’institution de l ’A.S.A. Auto-cross comme spécialité à part entière de la F.F.S.A. La présence de M. Balestre pour la F.F.S.A. et MM. Girardin, Royère et Truffaut pour la F.F.S.M. entérine ce véritable départ: l’Auto-cross prend ses lettres de noblesse.1975: La F.F.S.A. met sur pied le premier Championnat de France d’Auto-cross basé sur une vingtaine d’épreuves parmi la centaine inscrites au calendrier. L’histoire retiendra le premier lauréat: Bernard TRITON. 1976: En plus du titre de Champion de France, quatre titres Fédéraux sont décernés au terme d’une saison passionnante sportivement. Des problèmes d’organisation, de réglementation, de dates et de choix des circuits demeurent encore. Une pétition des pilotes pour la création de deux championnats distincts (1000cm3 1300 cm3) restera sans échos. Mais malgré ses imperfections, plus rien ne viendra freiner l’expansion de cette discipline.
Les années 80 - 90: l’age d ’or de l ’Auto-cross: 1976: L’Auto-cross connaît les premières évolutions techniques résolument tournées vers la sécurité des pilotes. Le harnais de sécurité normes FIA devient obligatoire. Un feu rouge arrière central du type anti-crash doit équiper chaque voiture. Un double circuit de freinage est exigé. Le casque intégral est obligatoire en monoplace. 1977: Le livret technique fait son apparition. Ainsi, lors des vérifications techniques, toute voiture non conforme verra la remarque inscrite sur le livret à titre de mise en garde. Si la modification n’est pas effectuée la fois suivante, la voiture ne pourra pas prendre le départ de la course. Le harnais 3 points entre en vigueur. Un coupe-circuit accessible de l’intérieur comme de l’extérieur doit être apposé. Un arceau cage 6 points en acier étiré à froid (42,4 x 2,6) est obligatoire en monoplace. Les circuits ont eux aussi suivi la réglementation changeante de l’Auto-cross. L’homologation des circuits est visée par une commission des circuits dépendante de la F.F.S.A. Désormais, les circuits seront inspectés avant chaque meeting. 1981- 1988: L’évolution technologique et le souci de renforcer l’aspect spectaculaire des épreuves, amène la F.F.S.A. à revoir sa réglementation tant sur le plan de la sécurité qu’au niveau des véhicules admis. En 81, un nouveau classement tourisme 1300cm3 et 1600cm3 est créé. Dans le même temps, le classement 1000cm3 en monoplace disparaît. De nouveaux constructeurs vont progressivement s’imposer dans cette catégorie: Saubiac, Fouquet, Currien, Pro-pulsion ou encore Gembo. La course à l’armement encouragée par la Fédé soucieuse d’organiser des épreuves spectaculaires débouche sur une montée en puissance des voitures.1984: la catégorie monoplace 2L est créée. Les 4 roues motrices et les 2 roues motrices sont regroupées dans un premier temps. Les tourismes, quant à eux, bénéficient de la création d’une Coupe de France. 1988: Le championnat AFAAC (Association des Amateurs d’Auto-Cross) est créé. Désormais, les 4 roues motrices et 2 roues motrices sont séparées. Les 4x2 sont limités à 2L moteur atmo et les 4x4 à 3L5 avec possibilité de moteur turbo compressé. Ce premier championnat couronnera Jacques Thibaut en monoplace et Régis Lagarde en Tourisme. 1992: La F.F.S.A. intègre les Cross-Car dans les meetings d’Auto-Cross. Leurs plateaux fournis masquent un début d’appauvrissement des tourismes, le Rally-Cross attirant de plus en plus de terriens.1998: Afin de re-dynamiser l’Auto-Cross la F.F.S.A. admet les T3F et créée la Coupe de France des 2L.
CHALLENGE CORAC: Tout d'abord pensé dans un esprit d'alternative, voir de concurrence avec le championnat de France, il s'est peu à peu transformé. Il y a maintenant ceux qui en font un but en soi, et ceux qui rêvent de s'en servir de tremplin pour s'envoler vers d'autres labels plus reconnus à défaut d'être plus médiatisés. C'est l'actuel célèbre speaker de l'AFOR rallycross, Jean-Jacques Guibal qui a inventé le challenge Corac dans les années 1980. Pour avoir été un des premiers pilotes à s'adonner à l'autocross avec une modeste dauphine à l'origine de l'autocross vers 1970, Jean-Jacques a rapidement compris que ce sport correspondait tout à fait à sa verve et sa façon très vivante de commenter. A cette époque héroïque, il y avait pléthore d'épreuves, 113 en France et hors championnat de france, leur imposant de gros déplacements. Les pilotes se diluaient sans trouver une motivation supplémentaire à leur passion. Pour hausser le niveau régional et permettre aux pilotes expérimentés comme aux débutants de pouvoir s'exprimer à proximité, Jean-Jacques Guibal eu donc l'idée de fédérer les organisateurs régionaux d'autocross autour de ce fameux challenge, qui en plus d'une organisation impeccable, offrait des primes de fin d'année plus significatives que les poignées de mains et les félicitations...Le phénomène prit tant d'ampleur qu'en 1990 la manche du Championnat de France à Badefols d’Ans ne recueilli que 36 pilotes quand celle d'Albas, Challenge Corac faisait le plein avec 90 concurrents. Au début du Corac, les pilotes s'engageaient véritablement en versant leur obole pour participer au challenge. Mais très rapidement le système changea et le fait d'être participant à une course du Corac engageait automatiquement le pilote. Le bonus point fidélité fit le reste car les pilotes se rendirent vite compte que jouer la régularité finissait par payer. En parallèle à la quantité de pilotes, montait la qualité du pilotage. Ceci ajouté au fait que trois ou quatre épreuves du Corac prirent en plus vers 1991 le label Championnat de France, permit aux concurrents du grand Sud-Ouest de se mesurer dans leur jardin avec l'élite française. De là à jouer dans la cour des grands, l'envie et le pas étaient vite franchis. L'ascenseur pouvait d'ailleurs fonctionner dans les deux sens. Les pilotes du championnat pouvaient valoriser leur talent en venant au Corac tandis que les premiers leaders du Challenge tentaient l'aventure du championnat. Par mis les têtes d'affiche, Jean-Claude Tarrico fût une des meilleures locomotives et derrière lui ils furent nombreux à lui emboîter les crampons, comme Pierre Saubiac et bien d’autres. L’un des plus célèbre est bien sur Christophe Rigaudière qui après son retour aux affaires dans les années 1999-2000 gagna le Corac en 2001 avant de coiffer la parure suprême en 2003. L'ouverture vers le cross car a fait partie de la même stratégie. Le cross car a commencé son idylle avec l'autocross sur la très belle piste de Badefols d'Ans. La coupe de France a rapidement pris son essor mais les petits régionaux devaient se contenter de courir sans l'espoir d'une carotte motivante. Le Corac commença donc à accueillir cette jeunesse parfois turbulente avec pour seul enjeu une belle coupe et les remerciements sincères mais désargentés de votre serviteur. Heureusement, des pilotes en vue comme Fred Bourlange ou Christian Lorgue bien épaulés par Christian Joly donnèrent de la voix début 2003 pour finalement obtenir une remise des prix incluant monnaies sonnantes et trébuchantes.