ST IGNY DE VERS: LES INTOUCHABLES
Intouchable comme Bernd Stubbe. Le jeune Allemand, coqueluche des spectateurs Français a littéralement survolé l’épreuve. Pôleman, le pilote du Fast & Speed emporte sans être inquiété deux des manches qualificatives et ce n’est pas le moteur cassé le samedi matin qui l’a fait douter… A la seconde place on trouve le « débutant » de St Igny bien sur, Denis Engel. Aussi grand par la taille que par le talent, Denis a pourtant fait parler la poudre. Mais les 500 chevaux (environ) de son VW compresseur ne pourront rien face à la déferlante « Stubbe ». Encore un beau bébé sur la troisième marche du podium, qui ressemble plus à une troisième ligne de rugby, Glen Van Rosmalen, chauffeur de taxi, au papa et à l’équipe bien accueillante et à l’auto au look « particulier » est tout sourire d’avoir lui aussi joué un mauvais tour à l’armada Tchèque. Les Tchèques parlons-en. Seul Martin Svabensky tout au long du meeting fera illusion. Ses deux secondes places ne suffiront pas à stopper le trio infernal. Encore moins les Bartos, casse moteur, Hosek, pas dans le rythme, tout comme, Petr Turek, Roman Kerka et Jaromir Stétina.
Et les Français dans tout çà ? On attendait Teddy Baudet et on a vu… Franck Vuilloud. Le pilote méconnu, s’est crânement défoncé. Ne lâchant rien, il s’est battu comme un beau diable surprenant les habitués et l’assistance. Sans complexes, c’est seulement sur les départs qu’il se faisait « prendre » par la concurrence. Ailleurs, sa pointe de vitesse fait le reste comme le prouve sa troisième place des qualifs. Las, un problème technique lui fera abandonner sa belle cinquième place à deux tours de l’arrivée. A revoir et à savourer…
Teddy Baudet. Dès la première séance d’essai, c’est mal barré. Partant le premier de son groupe, Teddy sacrifie le premier tour (pratique habituelle en Europe) en roulant tout doucement pour bénéficier de quelques tours « clairs ». Au terme de celui ci, le pilote du BG 16 met la sauce mais moins d’un tour plus tard il butte sur Adrian Boele, bouchon hollandais, qui continu son petit tour de reconnaissance tranquille. Manœuvre délibéré ? Solidarité Européenne ? Incompréhension ? Toujours est-il que Teddy sera obligé de sacrifier un autre tour pour tenter de claquer un temps… Dans ce cas, pas facile de rester serein. Le reste ne sera que galère. La finale se finit par un gros choc contre Herman Hinnenkanp, qui à la bonne idée de faire un tête à queue devant son nez et Roman Kerka qui le percute par l’arrière. Fermez le ban, à l’année prochaine. Francis Warnier a jeté l’éponge. Par éponge entendez par là son épopée avec un Fast & Speed. Déçu le champion d’Europe, mais attention il a déjà des projets… Gaby Chabanon quand à lui s’est bien battu lui aussi. Régulier il termine à une jolie douzième place.
Quelle finale en D3A ! Elle restera dans beaucoup de mémoires et on va en parler longtemps dans les soirées. On va la faire et la refaire pendant plusieurs années celle là. En parlant d’années, cela fait maintenant 12 ans qu’un Français n’était pas monté sur un podium de la catégorie. Bye bye, au record de Jean Pierre (Martin NDLR). Tout au long du meeting on a attendu cette confrontation. Ladislav Hanak ou Olivier Dufour ? Le Français ou le Tchèque ? L’ancien talonneur ou la gueule d’ange ? C’est le renard Tchèque, filou, qui s’impose. Plusieurs fois ces deux furieux sont venus au contact. Elevé à l’école de la mêlée et du Sprint Car, le pilote du Raptor aime çà et les trajectoires si différentes donnent une saveur particulière à cette finale. Pas de regrets Olivier, la victoire est pour bientôt. Hanak le sait… l’hommage et l’accolade de l’arrivée le prouve. Chris Waldschmidt, en finale, n’y a vu que du feu. En revanche, il s’est bien battu contre le Français lors des manches qualif. Mais rien à faire, les deux premiers sont trop rapides. Derrière, de Nosalek au vétéran Josef Marty les fortunes (et infortunes) sont diverses. Seul Pospisilik sort du lot pour les visiteurs. Deux « frenchies » se sont collés au gratin de l’autocross. Sébastien Dindeleux s’est forgé une belle expérience. Nico Briand a impressionné. Attaque à outrance, quelques « appels contre appels » inutiles, une paire de chaussettes à 50€, l’enthousiasme du Breton a fait le reste. Attaquant comme un ailier, là encore sans complexe, le pilote du Diablo à vraiment envie de se faire une mini campagne Européenne en 2010. L’aide morale de son « mentor » lui sera bien utile mais le pilotage et surtout l’esprit Europe est là. Dommage pour Pierre Prémilieu, le moteur du Camotos a lâché trop tôt.
Déception, la seule, concerne la D1. 10 pilotes seulement ont fait le déplacement et la finale tronquée, 5 d’entre eux sur le carreau après le premier virage, Korshunov, Ferretti, Karai, Pleskovas et Nikita Kondrakhin, laisse les spectateurs sur leur faim. L’absence des pilotes de la division lors de la traditionnelle présentation n’arrange pas les choses. Domination sans partage pour le Russe Vadim Makarov sur une efficace Skoda Fabia préparée par Rolf Voland. Même le sympathique caméraman de la télé Russe semblait déçu par le plateau…
Pour conclure, la communion fut totale entre le public et les pilotes nationaux. Certains voyaient cela comme un match de foot, personnellement, je compare nos « petits » Français comme une équipe du quinze de France. Accrocheurs, bagarreurs et je me répète, sans complexes, ils nous ont démontrés l’enthousiasme que déclenche se genre de rencontre. De toutes les façons, un sportif n’évolue que lorsqu’il se bat contre plus fort que lui.
En Inde, une catégorie de gens, les plus pauvres sont nommés les intouchables. Les approcher est mal vu. A St Igny de Vers, les intouchables furent nos représentants, aucune once de critique négative ne doit leur être attribuée… Faut y veiller…Quand au absents : Long absent, soon forgotten.
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